GENESE DU PROJET
Alors que les aînés sont au centre de certaines cultures, porteurs de leurs mémoires et de leurs traditions, en France les personnes âgées sont bien trop souvent laissées à l’écart et se retrouvent esseulées, dépendantes et privées de leur libre-arbitre. La période de confinement que nous venons de traverser a fait ressortir plus encore leur isolement, coupées de leur famille et de leurs proches, pendant de long mois, sans qu’elles aient été consulté sur ce choix.
A travers ce projet, l’idée est donc de remettre en avant les personnes âgées, comme des personnes à part entière. Faire le portrait de leurs histoires, de leurs parcours de vie, tous singuliers. Leur redonner la parole pour faire savoir et partager la manière dont ils vivent la période que nous traversons. Interroger leurs rêves, souvent rendus impossibles par une perte
d’autonomie et leur permettre de les réaliser : revoir un ami, leur maison, leur lieu de naissance... Une série de 5 portraits filmés sera ainsi réalisée par Julie Grossetête (vidéaste).
L’INSCRIPTION DU PROJET AU COEUR DE L’IMAGE QUI PARLE
Nous évoluons sur un territoire. Nous y faisons des POMs : Petits Objets Multimédias. Ça veut simplement dire qu’on filme, qu’on dessine, qu’on photographie... Ça veut dire qu’on peut (ou pas) mélanger tout ça dans des formes plutôt brèves. C’est du collectage, ce sont des écritures du réel.
Depuis 2014 nous avons réalisé différents projets avec : Nez en l'air, Pied au sol, dispositif photo sonore à partir de la parole des usagers du massif de Penhoat-Lancerf, 13 plumes, 2 motos, 1 piano, film documentaire réalisé sur 10 jeunes de 11 à 18 ans sur le littoral, Graines de mémoire, récits de vie autour de l'estuaire du Trieux, De la terre dans les oreilles, réalisations de films dans les terres.
Nous avons souhaité continuer notre travail de collecte et de rencontre avec la réalisatrice Julie Grossetête. Son travail en direction de nos aîné.e.s nous semble encore plus important aujourd’hui. Suivant leur parcours de vie, comment nos aîné.e.s vivent-il.elle.s cette situation d'isolement dû à la crise sanitaire ? L'approche de Julie Grossetête rentre complètement en résonance avec tous nos travaux, tant sur la forme que sur le fond.
LA RÉALISATION DES PORTRAITS
Un temps de rencontre, d’échange et d’écriture
Comme dans tout approche de cinéma documentaire, il y aura tout d’abord un temps d’échange avec les personnes âgées qui seront filmées, à travers plusieurs rencontres individuelles. Pour prendre le temps d’établir un lien entre la réalisatrice et les ancien(ne)s. Qu’ils/elles lui livrent leur histoire. Leur vécu. Leur rêve. Qu’elle leur raconte ses motivations pour mener ce projet. Son approche. Peu à peu une complicité va se tisser. Complicité nécessaire pour que les personnes puissent être naturelles quand elles seront par la suite filmées. Qu’elles oublient la caméra et se concentrent sur le lien créé. Et c’est un temps qui permet d’établir des choix dans leurs vécus, de sélectionner les moments de vie qui seront mis en scène.
La préparation
Une fois ces moments de vie choisis, les séquences à tourner prévues et les structures des portraits écrites, nous pourrons prévoir les tournages. Définir où ils auront lieu et établir un planning, par demi-journées, pour respecter le besoin de repos des plus âgés.
Le tournage
Pour chaque portrait il y aura une base d’interview. Les voix des participants qui racontent leur histoire de vie. Et puis il y aura des moments de vie qui seront filmés. Les personnes dans leur quotidien. Sûrement aussi des photos et souvenirs du passé, qui pourront être mis en scène différemment.
La réalisatrice sera accompagnée pour cette étape, par Patricia Le Calvez de l’Image qui parle.
Le montage
La réalisatrice assurera ensuite seule le montage des portraits, avec le regard et la complicité de l’Image qui parle. L’idée étant que ces portraits puissent faire série (avoir une esthétique, une forme en commun) mais représenter aussi chaque personne qui a été filmée. Nous irons ensuite présenter à chaque participant(e) son portrait dans l’intimité, avant qu’ils ne
les partagent avec le public.
Planning, durée
5 portraits, de 15 à 20mn chacun seront ainsi réalisés. Sur une période de 5 mois, d’octobre 2021 à février 2022.
LA DIFFUSION
Diffusion sur le territoire
L’idée à travers le projet est de remettre les personnes âgées au coeur du territoire et transmettre un message fort
en sensibilisant à leur isolement.
Nous prévoyons donc d’utiliser la Caravane de l’Image qui parle (qui offre à l’intérieur un espace de diffusion), pour diffuser
les films sur tout le territoire. D’abord dans les villes et villages où auront été réalisés les portraits (Paimpol, Quemper-
Guezennec, Callac, Bulat-Plestivien) mais aussi dans tous les autres lieux intéressés.
Pour l’occasion, la Caravane sera habillée aux couleurs du projet, avec des portraits imprimées sur bâche et affichées de part en part. Pour ces portraits, les personnes âgées seront prises en photos en tenant un message qu’elles ont envie de transmettre. Sur l’isolement qu’elles peuvent connaître. Les difficultés liées à la crise sanitaire. Ou encore le regard porté sur les vieux. La caravane deviendra ainsi un élément de communication fort.
La médiation autour du projet pour sensibiliser les publics
Nous prévoyons par ailleurs de mettre en place une méditation autour du projet pour sensibiliser les publics et croiser les générations.
Une exposition des portraits pourra ainsi être mise en place en amont de l’arrivée de la Caravane dans les bibliothèques.
Puis, en parallèle de la présence de la Caravane, des projections seront organisées au cinéma, avec des séances dédiées
aux scolaires. Les portraits pouvant devenir un outil de médiation dans les écoles pour travailler avec les Maisons de retraite et les EHPAD. Des débats, des causeries seront enfin proposées suite aux projections (qui auront lieu en présence des personnes filmées), autour de la question « Qu’est-ce que c’est qu’être un ancien aujourd’hui ? »
Diffusion grand public
Enfin afin d’assurer une diffusion la plus large possible, les portraits seront par ailleurs diffusés sur le site de La Récolte http://larecolte.bzh
Mais aussi nous l’espérons sur Tébéo, TébéSud, TVR et sur Kub pour toucher un plus large public. Nous prévoyons enfin une diffusion des portraits en avant-séance du Mois du Doc dans les Côtes d’Armor.